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اقتصاد Crowdfunding, Emploi partagé, Economie de partage et mutualisation… quelques pistes de modernisation pour favoriser le développement des entreprises

نشر في  03 ماي 2018  (11:38)

Les concepts liés à l’économie collaborative ("sharing economy") sont  plébiscités par les entreprises, car il s’agit de modes alternatifs de gestion des affaires en phase avec les défis financiers, écologiques et marketing. Parmi ces concepts, il y a le Crowdfunding et l’emploi partagé. Ces derniers sont en plein essor en Europe, en Amérique du nord…

En Tunisie, le Crowdfunding et l’emploi partagé sont encore des thématiques embryonnaires alors même qu’elles semblent être adaptées pour répondre aux défis du développement économique et social. La dernière Loi votée en faveur des Startups et l’annonce du Ministère de l’Industrie qu’une loi Crowdfunding sera prête en juin 2018, sont des nouvelles importantes en faveur des solutions alternatives favorisant le développement et l’inclusion financière.

Pour avoir l’avis des chercheurs scientifiques, Monsieur Younes ELGHOUL (Technopôle de Manouba) de la Startup SQLI Services a accepté de répondre à quelques questions:

 Quel serait l’impact du Crowdfunding pour l’économie tunisienne ?

Le financement participatif « Crowdfunding » est une révolution car il casse le monopole des banques dans l’octroi des crédits aux petites et moyennes entreprises. Ce mode alternatif aura un impact positif sur l’écosystème des PME, les projets des associations/fondations... Notre équipe de recherche a été la première à se spécialiser sur la question. En effet, en 2013, des travaux cofinancés par le dispositif MOBIDOC ont été menés.

Spécialistes de la question, nos équipes ont été à l’origine d’un projet mené en France sur le crowdfunding et la mutualisation de la trésorerie excédentaire au sein d’une filière industrielle. Ce projet a été labellisé par le Pole de compétitivité Finance Paris Europlace  et co-financé par le Ministère français des finances.

Le projet a été à l’origine d’une loi économique baptisée Loi Macron pour les prêts inter-entreprises. Cette loi permet aux entreprises françaises de mutualiser leur trésorerie excédentaire avec leurs fournisseurs ou les fournisseurs de leurs fournisseurs (Supply chain).

Face à la complexité pour obtenir des crédits auprès des banques, une société peut obtenir un crédit auprès de ses clients. Aujourd’hui des entreprises d’une même filière pourraient financer leur BFR sans passer par une banque.

Il serait intéressant que la prochaine loi tunisienne en faveur du Crowdfunding intègre des dispositifs en faveur de la mutualisation de trésorerie excédentaire entre entreprises faisant partie d’une même filière industrielle ou une Supply Chain.

De notre côté, nous continuerons à développer des solutions technologiques de Crowdfunding pour nos clients européens et des Systèmes d’information BlockChain pour la Supply Chain Finance. De nouveau, notre société a obtenu 2 financements des thèses auprès de dispositifs MOBIDOC.

Face à un taux d’encadrement faible des PME, face au chômage des jeunes et aux difficultés des Startups à recruter, est-ce que le concept Emploi partagé issu de sharing economy pourrait être une solution pour l’économie tunisienne ?

L’Emploi partagé serait une formidable solution pour plusieurs problèmes tels que le taux faible d’encadrement, le chômage des jeunes et la survie des Startups. Aujourd’hui le code du travail n’autorise pas le partage de compétences et des ressources humaines.

Pourtant nombreuses sont les entreprises tunisiennes ayant besoin d’un cadre spécialisé pour seulement quelques heures ou une journée au plus par semaine et qui pourraient tirer avantage de pouvoir mobiliser, en coordination avec d’autres entreprises se trouvant dans la même situation, une telle ressource humaine. L’individu concerné y trouverait également avantage en retrouvant par ce biais un poste à temps plein.

En France par exemple, le droit du travail intègre le concept de Groupement d’Employeurs permettant à des startups, des PME, des agriculteurs, de se regrouper en association pour recruter un cadre. Cela permet à des entreprises d’avoir un cadre stable et au jeune diplômé concerné une situation stable (contrat CDI).

Récemment, ce dispositif a été enrichi par des lois sur l’Emploi Partagé, permettant à des entreprises confrontées à des difficultés temporaires de mutualiser la ressource humaine disponible avec d’autres entreprises ayant besoin d’un renfort momentané. De tels dispositifs, s’ils étaient votés en Tunisie, permettraient à des startups ayant un ingénieur ou consultant en inter-contrat, de le mutualiser avec d’autres start-ups et ainsi de partager les coûts.

Sans doute, l’emploi partagé serait une solution intelligente pour booster la compétitivité des entreprises et résoudre une partie du problème du chômage. Par ailleurs, l’emploi partagé serait un alternatif aux missions risqués de Freelance et aux coûteux contrats d’intérim.